Date: 6-9 Août 2002
Nous nous sommes rendus à Havre-St-Pierre le 6 août pour prendre notre avion qui décollait à 15h30 à destination de Port Menier (trajet aérien: 20 minutes). La température se détériorait constamment et un vol en direction de Rivière-aux-saumons (Au centre de l'ile d'Anticosti) a dû être annulé à cause du brouillard. Il ne faut pas oublier que l'île fait 220 km de long et que la température peut varier d'un secteur à l'autre. Heureusement, le ciel dans le secteur de Port-Menier était encore dégagé et nous avons pu décoller à l'heure prévue.
Rendus à l'aéroport, le camion loué nous attendait. C'était un Ford F350 4x4 équipé de 2 roues de secours. Tous les chemins sont faits de gravier ce qui sollicite beaucoup la semelle des pneus. Il est donc préférable de louer un camion sur place, lesquels sont très bien équipés.
À l'arrivée dans le village de Port-Menier, les chevreuils nous attendaient. On en voyait partout. Guylaine en a "flatté" un qui flânait à côté de l'église, en face du dépanneur. Il
semble que ce soit une situation normale car le chevreuil n'est pas chassé dans le périmètre du village. Nous avons fait l'épicerie à la Coop du village où les prix m'ont semblé raisonnables.
Nous avons immédiatement quitté Port-Menier en direction du camping Wilcox sous la pluie, un trajet de 1h30 agrémenté d'observation de plusieurs chevreuils. Il fallait rester constamment à l'affût pour ne pas en frapper un. Il était temps que nous arrivions car la tente fut montée en début de noirceur.
La pluie est tombée toute la nuit de façon soutenue.... un déluge. Je croyais que la pluie emporterait les ponts mais le sol avait tellement soif que le niveau des rivières avait à peine monté le matin venu. Il n'y a pas beaucoup de précipitations sur l'île, été comme hiver. Il n'avait pas plu depuis un mois et voilà que ça tombe à notre arrivée.... c'est le destin.
Le 7 août, il pleuvait sans arrêt mais de façon modérée. Comme nous étions à l'île que pour 2 jours, il fallait se résigner et poursuivre notre voyage dans ces conditions. Nous avons donc décidé d'aller voir la chute Vauréal.
On peut observer celle-ci à partir d'en haut. La route Trans-Anticostienne passe près d'un petit sentier de très courte durée qui nous amène sans effort à deux belvédères. Appareil photo recommandé. Cependant, la randonnée la plus intéressante est celle qui nous permet de voir la chute d'en bas (sentier chutes Vauréal). Pour s'y rendre, on doit descendre un sentier (ruisseau) d'environ 20 minutes qui nous amène presque qu'à l'embouchure de la rivière Vauréal. Par la suite, on doit remonter la rivère Vauréal en suivant la rive pendant 45 minutes. Il n'y a cependant aucun danger à marcher le long de cette rivière car le niveau d'eau est très bas et on peut souvent traverser d'une rive à l'autre sans se mouiller les pieds. Cette randonnée vaut cependant le détour. On est entouré d'un canyon impressionnant. En haut du canyon, on a vu un chevreuil dans une fâcheuse position. Sa gourmandise l'avait amené à vouloir brouter dans une pente très abrupte. Il a réussi à s'en sortir mais il aurait bien pu y laisser sa peau.
Les ossements de chevreuil retrouvés le long de la rive, nous prouvent bien que plusieurs n'ont pas eu de chance. Au bout du canyon, il n'y a plus d'issue. C'est à cet endroit que se trouve la fameuse chute Vauréal. Après l'avoir admirée un bon bout de temps (nous aurions aimé nous baigner dans le bassin de la chute mais la température était trop moche), il fallait rebrousser chemin sous la pluie.
Au retour de cette randonnée pédestre, nous décidions d'aller voir la grotte de la patate. Pour ce faire, on doit suivre un sentier d'une durée d'environ 20 minutes. J'étais content d'être en sandales de marche car on doit traverser une rivère avec de l'eau jusqu'aux genoux. Rendus au bout du sentier, un immense trou dans la roche calcaire nous attend. Nous avons pénétré dans la grotte avec la lampe de poche qu'on avait apportée mais rendus au premier tournant, on devait grimper une petite cascade d'eau et on n'y voyait rien, même avec notre lampe. Nous avons donc rebroussé chemin. Pour explorer cette grotte, il est important de s'équiper d'une bonne lampe frontale ainsi que de vêtements appropriés (en location à l'auberge Carleton). De retour vers le camping, nous avons vu plusieurs renards en plein milieu du chemin. Ils faisaient la sieste de l'après-midi. Il y en a des roux et d'autres tachetés de roux, de blanc, de noir et d'argent. La raison de ces variantes est dû à l'accouplement du renard roux avec le renard argenté qui a été introduit par Henri Menier. Quant au renard roux, il vivait déjà sur l'île tout comme l'ours qui a disparu à cause de la forte population de chevreuils.
Le 8 août, la température s'améliore un peu. C'est nuageux mais au moins il ne mouille plus. Le secteur plus à l'est de l'île sera notre destination pour aujourd'hui.
On se rend d'abord à Rivière-aux-saumons où on retrouve un petit village touristique au bord de la mer. C'est ici qu'il y avait du brouillard 2 jours plus tôt et aucun attérissage d'avion ne pouvait se faire ( une piste d'attérissage est aménagée un peu plus loin, en pleine forêt). Plusieurs touristes sont présents et attendent de prendre l'autobus pour une visite de l'île d'Anticosti.
Un peu plus loin, on retrouve la rivière de la batterie ( nom étrange) où des artistes ont créé des sculptures sorties de nulle part. On peut voir entre autres un immense pic à glace et une sculpture dans une grosse roche. Un petit sentier nous amène au pied d'une belle petite chute comme on en retrouve par dizaines sur l'île mais tellement différente l'une de l'autre. Chacune a son cachet.
Sur notre chemin, nous faisons la découverte de la chute Schmitt. La tentation est tellement forte qu'on décide de prendre un bain de pieds en se promenant juste au-dessus de la chute. Cela est sans risque puisque le niveau d'eau est très bas et le fond plat en roche. Pendant notre baignade, un hélico se pointe avec des touristes à bord pour l'observation de la chute. Nous décidons de revenir au camion pour diner et pendant qu'on mangeait, une famille de chevreuils surgit à quelques pieds de nous. On est tous restés surpris, autant nous que les chevreuils. Nous avions l'intention de retourner au camping car nous avions déjà 1h30 de route à faire pour le retour. Cependant, juste avant de partir, on rencontre 2 touristes qui nous disent que ça vaut la peine de continuer un peu plus loin. Nous poursuivons donc notre chemin.
Cap-de-la-table est la destination finale. C'est une genre d'Auberge entourée d'un
grand terrain gazonné situé juste sur le bord de la falaise donnant sur la mer. Une famille de chevreuils broute l'herbe et ils se laissent facilement approcher . En regardant au large, on peut voir un rassemblement de phoques. La vue du côté ouest est magnifique. Nous voyons à perte de vue la falaise sinueuse qui découpe l'île d'Anticosti.
Le 9 août, on se lève tôt car nous devons être à Port-Menier à 9h00 pour remettre les clés du camion. Notre vol de retour n'est qu'à 11h20 et nous décidons donc de visiter le village. Un peu à l'ouest du village, on retrouve les vestiges du château à Henri Menier. Des carrés en bois nous indiquent la position de chacune des pièces du château. Plus au centre du village, l'Écomusée nous intrigue et nous décidons d'y faire un tour. C'est une vieille maison rénovée en musée qui traite de Port-Menier depuis l'arrivée des premiers colons. Une pièce est réservée à Henri Menier et plusieurs objets et photos témoignent de sa présence sur l'île. Ailleurs, on visite 2 petites cellules pour prisonniers pas très acceuillantes (cette maison a déjà été le poste de police). En sortant du musée, on se dirige vers la plage le long du village. Encore là, on peut voir des chevreuils un peu partout.
Le temps nous manque et vers 11h00, on se rend à l'aéroport un peu tristes de quitter cette île magnifique.
